Intervention de chirurgie esthétique très répandue, le lifting cervico-facial permet d’apporter une seconde jeunesse au visage et au cou. Il est pratiqué chez les femmes et les hommes et donne des résultats harmonieux et naturels.
Il existe de nombreuses techniques de lifting du cou et du visage qui ont évolué au cours du temps.
Aux origines du lifting…
Le lifting cervico-facial n’est pas une notion nouvelle et son origine remonte au…Moyen-Âge.
En 1268 est mise en place le Confrérie de Saint Côme et de Saint Damien, première association professionnelle de chirurgiens de France, à l’initiative de Jean Pitard, premier chirurgien de Saint Louis (Louis IX). A l’époque, le métier de chirurgien était considéré comme un métier manuel avant tout, proche de celui du métier de barbier (qui pratiquait notamment les accouchements), ne nécessitant [à priori] que peu d’instruction et de connaissances, contrairement à celui de médecin.
Au même moment, certains chirurgiens commencent à s’intéresser à l’idée d’embellissement, en particulier celui des seins des femmes et surtout, du visage, et c’est ainsi qu’apparaissent les premières techniques d’embellissement à visée esthétique .
A ce titre, on peut évoquer ce que le chirurgien Guy de Chauliac écrivait alors un peu trivialement à ce sujet dans un manuel médical du 14ème siècle : “de l’embellissement de la face. Des dispositions qui apparaissent en la face, les unes sont naturelles les autres contre nature. Les naturelles ont besoin de conservation si elles sont belles, et d’embellissement si elles sont laides. Celles qui sont contre nature ont besoin de correction.”
Le 20ème siècle, l’essor de la chirurgie plastique à visée esthétique
Il faut attendre cette période de l’histoire pour que la chirurgie plastique à visée esthétique prenne véritablement son envol. C’est au 20ème siècle que les premières techniques de rhinoplastie et de lifting vont se développer.
Suzanne Noël, première femme chirurgien, bien connue pour avoir opéré les “gueules cassées” de la première Guerre Mondiale l’est aussi pour avoir retravaillé le lifting de l’actrice Sarah Bernhardt, qui en était moyennement satisfaite. En effet, si le résultat était réussi pour le haut du visage, l’intervention n’avait en rien modifié le bas de son visage.
De nombreuses femmes en quête d’émancipation viendront rendre visite à Suzanne Noël pour bénéficier de son savoir-faire en matière de lifting, qu’elle nomme elle-même des “lissages légers”.
Evolution des techniques de liftings
Historiquement, le lifting était considéré comme un geste cutané pur, c’est-à-dire que l’on pratiquait le lifting en n’agissant uniquement sur la peau en la tirant : c’est le lifting sous-cutané. Or, si la peau est un organe élastique, elle n’est pas destinée à être mise en tension, sous peine de déformation, d’un aspect tiré peu naturel et d’un manque de pérennité du résultat.
Au fur et à mesure, on s’est ainsi rendu compte qu’il était préférable de remettre en tension également les structures sous-jacentes qui s’étaient relâchées, et sont apparus ce qu’on appelle les liftings en plusieurs couches, dit “lamellaires”.
Les principaux types de lifting lamellaires
1 . Le lifting “SMAS”
Le SMAS est l’aponévrose de la parotide, soit une membrane fibreuse qui l’entoure ; il débute au niveau la parotide, située juste en avant de l’oreille, et se prolonge avec le muscle platysma, au niveau du cou.
Pour ce type de lifting lamellaire, une fois que le décollement sous cutané est effectué, on décolle ou on plicature le SMAS au niveau de la joue et le platysma au niveau du cou.
La tension s’applique donc sur les structures profondes, et la peau est redrapée et plus légèrement retendue. C’est un organe de couverture.
Plusieurs types de lifting lamellaires SMAS existent :
a. Lifting SMAS postérieur, le plus classique qui est toujours décollé.
b. High SMAS lift : c’est un SMAS postérieur et étendu qu’on aborde aussi en région péri-auriculaire mais qui s’étend plus haut et plus loin. Ainsi, il agit avec plus d’efficacité au niveau de la pommette, de la région du coin de l’œil et de la tempe. La dissection est plus longue, plus complexe. C’est le lifting le plus invasif.
c. Le lifting SMAS antérieur où l’on va décoller, ou plicaturer, plus en avant de la parotide pour plus d’efficacité. Ce type de lifting n’a pu véritablement être réalisé qu’après de nombreuses années, grâce aux améliorations matérielles et des connaissances en anatomie chirurgicale, car il comporte toujours des risques pour les branches du nerf facial.
2 . Le lifting MACS
Les cicatrices de ce lifting sont plus courtes, et on effectue sur le SMAS des bourses visant à remettre en place les structures affaissées. C’est un lifting en voie de disparition en raison de ses résultats insuffisants au niveau de l’ovale du visage et du cou.
Le Lifting Deep Plane
Il s’agit d’un lifting qui s’oppose totalement au lifting conventionnel, par l’absence de décollement de la peau. On décolle le SMAS et le platysma en monobloc avec la peau.
Ce type de lifting du visage a l’avantage de diminuer la durée opératoire et d’éviter les problèmes cutanés. En revanche, il ne traite pas les excès cutanés latéro-commissuraux, soit situés en dehors de la bouche.
Quel type de lifting choisir ?
D’abord, cela dépend de la situation clinique de la patiente, puis de la compétence et de l’expérience du chirurgien.
Ensuite, le lifting sous cutané devrait être totalement abandonné et, bien entendu, le lifting lamellaire SMAS systématique, peu importe qu’il soit postérieur, antérieur ou high. Un lifting est toujours adapté aux besoins techniques, à ceux du ou de la patient.e et fonction des déformations.
En revanche, le choix d’opter pour un lifting lamellaire ou un lifting Deep Plane, dépend essentiellement des excès de peau. Un lifting Deep Plane pourra parfaitement faire l’affaire sur un visage présentant une simple ptôse (relâchement de la peau) sans excès cutané. Dès qu’il y a des excès cutanés importants autour des commissures des lèvres et/ou au niveau cervical, une technique lamellaire s’avèrera indispensable.
L’objectif étant toujours un résultat naturel, respectueux de l’harmonie du visage et de ses mouvements et le plus durable possible.
Plus d’infos :
https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-mediologie-2003-1-page-79.htm
https://www.parismatch.com/Actu/Sante/Chirurgie-esthetique-operation-rajeunir-1268609